Round the World / Tour du Monde / Europe / Asie / Amérique du Nord / Amérique du Sud / Visa / Organisation / Trajet / Sac à dos / Tallinn, Moscou, Tashkent, Téhéran, New Delhi, Bangkok, Ventiane, Séoul, Tokyo, Los Angeles, New Orleans, Lima, La Paz et Humahuaca Argentine, Ouzbékistan, Russie, Inde, Brésil, Bolivie, Iran, Japon, Corée du Sud, Pérou, Paraguay
On
retrouve en Asie orientale — Japon et Corée du Sud — un système
ferroviaire très développé et fiable, à l’instar de pays européens comme
l’Allemagne ou la France. Toutefois, si un classement devait s’opérer
entre les deux systèmes ferroviaires, il est évident que le japonais a
une longueur d’avance et peut même se classer comme le système
ferroviaire le plus avancé au monde. Ce sera donc ce dernier qui sera
développé dans cette partie, en tant qu’exemple global de pays mettant
en œuvre une véritable politique ferroviaire permettant de rejoindre
n’importe quel point du pays en un temps record.
Régularité et densité : le modèle des chemins de fer japonais
Les
trains japonais sont incroyablement modernes, propres et ponctuels.
Leur rythme de passage, dans les principales gares, est d’une régularité
de métronome et peut être comparé à un système de métro. De manière
générale, deux classes seulement sont disponibles, à savoir la seconde
classe et la “green class”, correspondant à la première classe. La seule
différence étant que les voyageurs en première classe ont plus de place
que ceux voyageant en seconde. La réservation est obligatoire pour
toutes les classes exceptés 3 voitures de la seconde classe, sur
lesquelles il est possible de rentrer avec un billet “Non Réservé”, si
de la place est disponible.
Le
Japon tire en partie sa fierté ferroviaire du Shinkansen, qui est le
train à grande vitesse, l’équivalent japonais du TGV. Sa première mise
en route date de 1964 et il relie aujourd’hui les principales villes
japonaises, notamment Tokyo, Kyoto, Osaka, Hiroshima et Hakata.
Le
principal point généralement reproché au système ferroviaire japonais
est le prix des trains et notamment des trajets réalisés en Shinkansen,
qui sont généralement tous supérieurs à 100 euros. La contrepartie de
cette situation est la grande qualité de service assurée à bord des
trains, qui est sans doute la plus remarquable au monde. Il devient donc
très intéressant de souscrire à un Japan Rail Pass, qui permet de
rentabiliser facilement deux à trois trajets en sept jours.
De
part sa position insulaire, toutes les liaisons internationales sont
soit aériennes, soit maritimes. J’ai eu l’occasion lors de ce tour du
monde de réaliser le trajet Corée du Sud — Japon en bateau-navette, mais
des liaisons similaires existent avec la Chine (une fois par semaine, à
partir de Shanghai ou Tianjin) et la Russie (une fois par semaine
également, depuis Vladivostok). Les détails du fonctionnement de la
navette entre la Corée du Sud et le Japon ont été développés dans la
partie précédente.
En
Corée du Sud, le fonctionnement du système ferroviaire est à peu près
aussi développé, quoique moins complexe étant donné la taille du pays.
Il est également développé dans la partie correspondante.
Direction
la Thaïlande, première destination en Asie du Sud-Est. Le train n’est
pas le mode de transport le plus développé dans la région mais la
Thaïlande est un des pays les mieux lotis de ce côté, avec quatre lignes
principales qui permettent, à partir de Bangkok, de se rendre aux
quatre points cardinaux du pays (respectivement vers Chiang Mai,
Ratchathani, Nam Tok et Sungai Kolok, à la frontière malaisienne).
Dans
la région, si le Laos et le Cambodge sont dépourvus de réseau
ferroviaire fonctionnel, il est possible de prendre le train en
Birmanie, au Vietnam et en Malaisie.
Gare d’Ayutthaya
Pour
ma part, je me dirige vers le nort du pays, direction Chiang Mai.
Toutefois, mon départ ne se fera pas depuis Bangkok mais depuis
Ayutthaya, petite ville située à une heure au Nord de Bangkok, connue
pour ses temples et ses sites historiques. Il s’agit d’un train de nuit
« express », qui relie Bangkok à Chiang Mai.
Temples à Ayutthaya
Dans
la plupart des gares en Thaïlande (c’est en tout cas le cas à celles de
Bangkok, Ayutthaya et Chiang Mai), il est possible de disposer d’une
consigne pour, par exemple, laisser ses bagages pour passer une journée
dans la ville (comptez 1€ par jour environ).
Gare d’Ayutthaya
Le
trajet de nuit Bangkok — Chiang Mai coûte près de 25€ en seconde classe
(45€ en première), qui est composée de deux couchettes superposées par
cabine, avec air conditionné. Vous pouvez vous séparer du couloir grâce à
un rideau. Le niveau de confort est très bon en seconde classe, la
seule différence avec la première est que, dans cette dernière, vous
êtes seul dans la cabine, personne ne dort au-dessus de vous.
A
quatre reprises durant le voyage, une hôtesse passe pour vendre des
boissons ou des snacks, ce qui évite de se rendre dans la cabine
restaurant à ceux qui le désireraient.
Le
train est sans doute le meilleur moyen de transport pour effectuer ce
trajet, d’une part car cela permet de rencontrer des Thaïlandais mais
également d’autres backpackers avec qui vous pouvez échanger sur vos
différents trajets voire partager un bout de chemin dans le Nord de la
Thaïlande.
Le business des
agences de voyages tourne à plein (pour ne pas dire plus) en Asie du
Sud-Est et, au besoin, vous n’aurez aucun mal à acheter vos billets de
train par ce biais (même si cela coûte moins cher et se fait plus
facilement au guichet de la gare, même pour un achat au dernier moment).
Toutefois, ne suivez surtout pas les conseils d’une agence de voyage
qui vous affirmerait qu’il est plus simple de faire le trajet en voiture
ou que le train n’est pas confortable. Le trajet en train est plus
rapide que l’avion et le meilleur moyen de transport, à tout point de
vue.
Voiture sur le trajet Bangkok — Chiang Mai
5
trains partent par jour de Bangkok pour relier Chiang Mai, aux horaires
suivants : 8h30, 12h45, 18h10, 19h35 et 22h00, pour des arrivées
respectives à 20h30, 04h04, 08h15, 09h55 et 13h05. Le train partant à
18h10 est le plus rapide mais ne permet pas de profiter tellement des
paysages, d’autant que la vitesse moyenne du train est assez faible,
environ 40 km/h.
Pour les
trains de nuit, il existe trois classes de billets différentes : la
première classe (air conditionné, personne au-dessus de soi), la seconde
classe “+” (air conditionné, lits superposés) et la seconde classe
“normale” (sans air conditionné, lits superposés).
Je
n’ai pas trouvé de moyens de réserver les billets à l’avance par
internet. De manière générale, les trains ne sont pas pleins, car un
grand nombre sont en circulation. Les périodes pleines correspondent aux
fêtes nationales thaïlandaises. Si vraiment vous souhaitez pouvoir
réserver avant votre arrivée en Thaïlande, il me semble que la
réservation par une agence de voyage est la seule solution, mais qui
nécessite cependant des capacités de négociations avancées.
Gare de Chiang Mai
L’arrivée
à Chiang Mai marque également le terminus de la ligne, le reste se fera
en bus et en bateau, notamment sur le Mékong pour rejoindre le Laos et
sa principale ville du Nord, Luang Prabang, puis de redescendre le pays
jusqu’à la frontière cambodgienne. Dans toute cette région, le bus est
le principal moyen de transport collectif disponible.
Forteresse de la vieille ville de Chiang Mai
Il
est également à noter que le réseau ferroviaire thaïlandais offre
quelques liaisons internationales qui permettent notamment de rejoindre
le Laos, le Cambodge et la Malaisie. Toutefois, le Cambodge et le Laos
ne possèdent pas leur propre système ferroviaire. Il est possible de
prendre le train en Asie du Sud Est en Malaisie, au Vietnam et en
Birmanie, même si leurs réseaux sont moins développés qu’en Thaïlande.
Pour plus de détails, vous pouvez consulter les réseaux ferroviaires en Asie du Sud-Est à cette adresse : http://www.seat61.com/Map-southeast-asia-train-routes.htm.
Ce même site détaille également, pour chaque pays, les principaux bus
qui permettent d’accéder aux frontières qui ne sont pas desservies par
le train.
Cérémonie bouddhiste dans un temple à Chiang Mai
Depuis
Bangkok, la liaison vers Ventiane, capitale du Laos, est le trajet
international le plus utilisé (dans un sens comme dans l’autre). Trois
trains circulent par jour, à des tarifs compris entre 20€ en seconde
classe et 35€ en première classe. Les trains s’arrêtent à une dizaine de
kilomètres de Ventiane, dans la ville de Nong Khai, d’où il est
possible de prendre une navette (ou un tuk-tuk) pour rejoindre le centre
de Ventiane (environ 7€).
Il
est possible d’obtenir à la gare de Bangkok le Thailand Rail Pass, qui
permet de pouvoir voyager de manière illimitée pendant trois semaines
pour environ 80€, mais je n’ai croisé aucun voyageur qui avait opté pour
cette solution.
Enfin,
il est possible d’obtenir tous les horaires de trains et autres
renseignements sur le site internet officiel de State Railway of
Thailand à cette adresse : www.railway.co.th.
Le
système ferroviaire indien est un des plus développé au monde et son
fonctionnement peut facilement apparaître anarchique lors du premier
coup d’œil. Le nombre de classes différentes, les différences entre les
trains qui circulent sur le même trajet, une réservation qui n’est pas
évidente, etc. On trouve sur Internet de nombreux sites qui décryptent
ce système pour le profane, sans qu’aucun ne puisse véritablement être à
la fois exhaustif et accessible.
Bholu, la mascotte des Chemins de Fer indiens (ici à Kalka)
C’est
pourquoi je me permets dans ce billet de relater ma modeste expérience
sur les chemins de fer indiens et les quelques conseils que je peux
donner, suite à cette expérience. Mon voyage en Inde m’a mené de
Delhi — la capitale — à Leh — principale ville du Ladakh, située dans
l’Hymalaya à proximité de la frontière chinoise. Pour cela, j’ai suivi
un cheminement somme toute assez classique pour rejoindre Leh par voie
terrestre (c’est sûr, c’est plus simple en avion, mais où est
l’intérêt ?). Le trajet a donc été le suivant :
Delhi — Chandigarh — Kalka — Shimla — Manali — Leh. Or, sur ce trajet,
le train ne va pas plus loin que Shimla (2200 mètres d’altitude) : ce
billet portera donc sur le trajet Delhi — Shimla, ce qui est plus que
modeste étant donné l’étendue du réseau ferroviaire — on peut en avoir
un aperçu ici : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/28/Railway_network_schematic_map.png
Quand
on s’attèle à la préparation du voyage, plusieurs questions surviennent
immédiatement, notamment celle de la réservation. Pour l’Inde, il est
plus que recommandé de réserver son trajet le plus tôt possible pour les
lignes les plus utilisées, ce qui évitera des sueurs froides le jour du
départ.
Ainsi, la meilleure
solution est de réserver son ticket dès son arrivée à Delhi, soit
directement à la gare — se munir de patience et du livret d’information
officiel pour avoir toutes les informations en main (pour un étranger,
il est quasiment nécessaire de se renseigner sur les noms et numéros des
trains concernés avant) — ou via une agence de voyage — dans ce cas,
négocier fermement le prix, surtout à Delhi.
Si
ce n’est pas possible (parce que, par exemple, l’on ne tient pas à
s’attarder à Delhi), il peut être intéressant de réserver son billet de
train par internet. Le site officiel des chemins de fer indiens
n’accepte pas les cartes bancaires Visa et Mastercard, les plus
courantes en France : pour pouvoir réserver malgré tout vos billet de
trains, il sera nécessaire de passer par ce site internet : Cleartrip.
Il dispose des autorisations nécessaires pour réaliser les réservations
et vous fournir des billets de trains électroniques (également
disponibles sur Passbook ou sur Smartphone). Toutefois, il requiert
l’inscription au système indien des Chemins de Fer (IRCTC) et cette
inscription ne se fait pas en trois clics. Il faut suivre
scrupuleusement les étapes décrites pour pouvoir effectuer vos
réservations (cela passera notamment par l’envoi d’un mail à la
Compagnie indienne avec un scan de votre passeport pour qu’elle vous
autorise à vous inscrire sans avoir de numéro de téléphone
indien — c’est le principal point d’achoppement).
C’est
après avoir effectué sa réservation qu’interviennent les nuances du
système indien : avoir une réservation ne veut pas dire avoir une place.
Pour cela, il faut avoir un statut “Confirmé” sur son billet (Cleartrip
le précise par exemple de manière convenable), mais il est tout à fait
possible d’être sur liste d’attente. Dans ce cas, on est remboursé si la
réservation ne donne pas lieu à une place, mais cela nécessite de se
rendre tout de même à la gare. J’ai réussi à éviter cette situation,
mais la plupart des sources estiment d’être jusqu’à la vingtième
position en liste d’attente donne de bonnes chances d’être “récupéré”
dans le train. De la même manière, un guichetier m’a expliqué que sur
les trains les plus populaires, les derniers billets sont souvent vendus
“en double” : de cette manière, on est assuré de pouvoir monter dans le
train, mais sa place n’est pas fixe, on obtient les places restantes.
Il s’agit, grosso modo, du statut juste supérieur à la liste d’attente.
A
savoir également que l’achat direct de billets dans les gares permet
d’accéder à des places “spéciales” si le train est complet, notamment le
“Quota Touriste” (uniquement disponible sur les trains les plus
importants et avec un coût supplémentaire) et le “Quota Urgence” (des
places sont mises à la vente au dernier moment, mais sont très chères).
Sur
les voitures au départ, des feuillets listent tous les passagers du
train ainsi que les sièges attribués : on est ainsi sûr de ne pas se
tromper de voiture !
Je
souhaitais écrire un mot sur les différentes classes existantes dans
les trains, mais l’information est largement disponible — et fiable — en
français, par exemple à cette adresse (trouvée parmi les premiers liens
de Google) : http://www.unallersimple.fr/inde-les-differentes-classes-de-train/.
Enfin,
dernière chose, tout particulièrement à Delhi, les touristes sont
souvent assaillis de personnes cherchant à opérer des arnaques en tout
genre. Spécialement à Delhi pour une raison simple, c’est qu’il s’agit
souvent de la première gare que les touristes visitent et ils sont pas
forcément au fait de toutes les nuances du système. J’ai notamment eu
une personne qui a essayé de me persuadé que mon train avait été annulé
et qu’il me fallait me rendre dans une agence de voyage (pas n’importe
laquelle en plus) pour pouvoir me rendre à Chandigarh. J’ai rencontré
plus tard des personnes qui se sont faites avoir et ont fini par louer
un chauffeur privé à un prix prohibitif en croyant l’agence de voyage.
Un soupçon de vigilance ne nuira point. Dans les gares suivantes, à
l’inverse, aucune tentative de ce genre.
Départ de la Gare de New Delhi
Après cette — longue — introduction, il est temps d’y aller, d’ailleurs, dans les gares suivantes.
Le
premier trajet est donc un New Delhi — Chandigarh. Il existe plusieurs
stations à New Delhi, la plus commune étant NDLS. Ce trajet a dûré 4h30
minutes avec le train Uhl Janshatabdi. Le
prix total du billet était de 7€ environ en classe AC3, décomposé comme
suit (à titre d’exemple, cette classe est plutôt confortable et les
tarifs sont très intéressants) :
Ticket Adulte : 5€
Frais Cleartrip : 30 cts
Frais ferroviaires : 1,5€
Frais de réservation : 20 cts
Total : 7€
A partir de Chandigarh, direction Shimla via Kalka.
Départ de Kalka pour Shimla avec l’Hymalayan Queen
C2 est le numéro de la voiture (toutes des classes AC3) et sont affichés en dessous la liste des passagers
La
voie historique reliant Kalka à Shimla étant assez particulière, il est
nécessaire d’y faire un arrêt afin de changer de train (les connexions
sont régulières et étudiées pour cela) afin de prendre prendre l’Hymalayan Queen et
rejoindre Shimla par un trajet qui se faufile entre les montagnes,
passant dans 102 tunnels creusés dans les montagnes et sur 864 ponts. Le
tout à une vitesse qui permet à quiconque de s’asseoir tranquillement
sur le marche-pied à l’extérieur du train pour admirer le paysage : 96
kilomètres parcourus en 5h10, soit un peu moins de 20km/h.
Kalka — Shimla
Je
recommande chaudement ce trajet à quiconque a la chance de se rendre
dans la région, les paysages traversés sont magnifiques (et encore, la
météo n’était pas clémente, cela doit être encore plus impressionnant
avec une vue dégagée).
Kalka — Shimla
Ouverte en 1903, la ligne Kalka — Shimla est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, au même titre que le Darjeeling Himalayan Railway et le Ooty.
Intérieur de la voiture : des trains plus luxueux circulent également, notamment le Shivalik Deluxe Express — 52451/52452
De nombreuses affiches et slogans sont disposées le long du chemin
Le
trajet Chandigarh — Kalka en AC3 et le trajet Kalka — Shimla en AC3
également reviennent chacun au même prix, à savoir 4€ environ, soit un
total de 8€ pour le trajet Chandigarh — Shimla, avec une demi-heure
d’attente à Kalka.
A chaque arrêt, des marchands hèlent les passagers qui descendent se restaurer
Summer Hill, dernier arrêt avant Shimla
Trajet Kalka — Shimla
Shimla, la Reine des Collines
Arrivée à la gare de Shimla
Le
reste de mon parcours en Inde se fera en bus pour me rendre dans les
montagnes du Ladakh, à proximité du Tibet et de la frontière avec la
Chine. Les routes ferroviaires indiennes ne montent pas jusqu’à cette
région. La suite se fera donc en bus, avant de revenir sans doute une
prochaine fois en Inde pour continuer d’explorer cet immense et riche
réseau ferroviaire dont je n’ai vu qu’une infime partie.
Webroll
pouvant fournir des informations utiles à tout voyage en train en Inde
(non exhaustif, mais c’est de ces sources dont je me suis servi,
n’hésitez pas à en suggérer d’autres au besoin !) :
http://erail.in/ (Anglais / Informations sur les horaires et trains)
http://www.cleartrip.com/
(Anglais / Site privé permettant des réservations avec les cartes
bancaires françaises au prix d’une procédure d’inscription qui n’est pas
évidente : plus d’informations à cette adresse (Anglais))
Le prochain trajet en train nous emmène vers Saint-Pétersbourg, avec comme départ Tallinn. Une compagnie réalise ce trajet, GO Rail, qui relie Tallinn à Saint-Pétersbourg deux fois par jour (d’autres liaisons existent, notamment entre Tallinn et Moscou).
Gare de Tallinn
Les
billets peuvent être achetés en ligne ou directement à la gare de
Tallinn, où GO Rail possède son propre guichet. Peu importe la date de
réservation, les prix sont fixes et sont de 31€ pour la seconde classe
et 42€ pour la première classe. Le train est toutefois plutôt prisé des
locaux et il convient de réserver un à deux jours avant afin d’être sûr
d’avoir une place : le nombre de voitures du train n’étant pas
important, il est plein rapidement. Il est important de présenter son
passeport lors de la réservation du billet pour vérifier que les
autorisations (notamment le visa) sont en règles.
Ainsi,
deux liaisons existent par jour, une à 8h du matin (avec une arrivée à
15h30) et une à 15h30 (avec une arrivée à 23h). Pour moi, ce sera donc
un départ à 8h du matin, en seconde classe.
Quais à la gare de Tallinn
Le
train surprend dès son arrivée par sa taille réduite : 6 ou 7 voitures
seulement, de taille plutôt réduites, avec une seule voiture réservée à
la première classe. Le train n’est pas particulièrement moderne, mais
passons.
Le trajet se
déroule donc en 7h30 environ, avec au total 6 arrêts, dont 4 côté
estonien (Tapa, Rakvere, Johvi et Narva) et 2 côté russe (Ivangorod et
Kingissepa). Deux arrêts plus longs que les autres sont marqués à Narvi
et Ivangorod pour les procédures douanières. Les hôtesses procèdent à la
collecte des passeports et à la distribution des fiches d’immigration
avant l’arrêt à Narva et le premier arrêt (30 minutes environ) se
déroule sans souci : les douaniers vérifient les passeports à
l’extérieur du train et une personne parcourt les voitures pour
effectuer les déclarations douanières.
L’arrêt
à Ivangorod, 15 minutes plus tard, une fois rentré en Russie, est plus
long, environ 1 heure. Le temps que les visas soient vérifiés, un
premier contrôle de sécurité intervient, qui consiste en la traversée du
wagon par un militaire, arme en évidence, accompagné d’un chien.
Ensuite — toujours à l’arrêt — les autorités russes procèdent aux
formalités de douane : deux personnes interrogent les passagers avec une
maîtrise plutôt simple de l’anglais (il a fallu faire appel à une autre
personne du poste-frontière), principalement pour vérifier si vous
importez de l’alcool en Russie et les devises qui entrent. Les
passeports sont rendus à cette occasion.
Le
train repart pour finalement arriver à Saint-Pétersbourg, à la gare de
Pivet, qui est une gare située dans la périphérie de Saint-Pétersbourg.
Russie
Une
fois à Saint-Pétersbourg, l’étape suivante est de rejoindre Moscou.
Réaliser ce trajet permet de prendre le Sapsan, fierté ferroviaire de la
Russie, à la manière du TGV en France : il s’agit également d’un train à
grande vitesse.
A la
différence de l’arrivée depuis Tallinn, le départ pour Moscou s’effectue
depuis la Gare Centrale de Saint-Pétersbourg, située au départ de la
Perspective Nevski, principale avenue du centre-ville.
Gare de Saint-Pétersbourg
Pour
ce trajet, il est mieux dans ce cas d’essayer de le réserver le plus
tôt possible, car le prix augmente au fur et à mesure que le départ se
rapproche. J’ai pu l’expérimenter directement puisque je me suis rendu
aux guichets quelques heures seulement avant le départ : pour tout
arranger, toutes les places en seconde classe étant réservées, j’ai du
prendre un billet en classe intermédiaire (entre la seconde et la classe
business, soit la première classe), ce qui m’est revenu à 126€. Une
place en seconde classe revient en moyenne à 80€ (s’il est pris environ
une semaine à l’avance, compter environ 100€ le jour même — uniquement
s’il reste des places dans cette catégorie…).
A
noter que l’accès aux guichets dans la gare de Saint-Pétersbourg n’est
pas évident : il en existe deux qui se situent dans des cours annexes à
la gare, auxquels on accède par différents couloirs. Pour les retrouver
facilement, la solution la plus simple est encore de demander son chemin
ou de suivre la foule. Par contre, il n’est pas du tout sûr que la
personne en charge du guichet ne maîtrise l’anglais ou le français : on
se comprendra avec les signes et à l’aide d’un calendrier (NB : retenir
qu’un ticket se dit en russe “bilet”, ce qui permet à la personne de
tout de suite comprendre pourquoi l’on vient).
Un
premier contrôle de sécurité est situé à l’entrée de la gare, puis un
second intervient pour l’accès aux quais. Si ces deux premiers contrôles
sont plutôt rapides, il en existe un troisième pour l’accès aux quais
du Sapsan, qui nécessite de passer sous les même portiques que l’on
trouve dans les aéroports.
Le
Sapsan (qu’on peut traduire en français par “Faucon Pélerin”) relie
Saint-Pétersbourg à Moscou, trois fois par jour et dans les deux sens.
Conçu par Siemens, il permet normalement de rejoindre les deux villes en
3h45, au lieu des 6 heures affichés par les autres billets mis à la
vente (qui sont eux deux fois moins chers).
Lors
de son entrée dans le train, on a le droit à une vraie propagande sur
les bienfaits de se train qui supporte tous les climats, mis au point
spécialement pour pouvoir rouler à des températures polaires, un des
plus rapides du monde, etc.
Quai à la gare de Saint-Pétersbourg — Sapsan
Le
trajet dure ainsi un peu moins de 4 heures pour rejoindre Moscou.
Internet est disponible dans le train et des écrans diffusent un film
que l’on peut écouter en utilisant les écouteurs mis à disposition (il
s’agissait en l’occurence d’un film français avec Gérard Jugnot — Fantômes avec chauffeur, de Gérard Oury, ce qui témoignera d’un amour russe pour le cinéma français des années 90 assez déroutant).
Le
train arrive dans le Nord de Moscou, sur la place des Trois Gares, qui
est desservie par trois lignes de métro et plusieurs lignes de bus, qui
permettent de rejoindre n’importe quel point dans la ville assez
rapidement.
Instantané sur le trajet Saint-Pétersbourg — Moscou
A
noter enfin, parce que c’est loin d’être évident au premier abord : en
Russie, les horaires de train, dans toutes les gares, sont tous indiqués
avec le fuseau horaire de Moscou. Pour un Saint-Pétersbourg — Moscou ce
n’est pas gênant, mais sait-on jamais…
Rejoindre Tashkent depuis Moscou en train
La
prochaine partie du tour du monde nous emmène en Ouzbékistan, avec un
trajet en train Moscou — Tashkent. Pour cela, un visa kasakh de transit
est nécessaire afin de pouvoir passer à travers le territoire.
Malheureusement,
je n’ai pas réussi à obtenir ce visa auprès de l’ambassade kasakh à
Moscou, qui n’a pas pu accepter de traiter la demande de visa dans des
délais courts et qui m’a laissé attendre trop longtemps sans me fournir
de réponses sur le statut de la demande. Tant pis alors, va pour
l’avion. Toutefois, avant de détailler le fonctionnement du train en
Ouzbékistan, je me permets ici de détailler toutes les informations que
j’ai obtenu sur place sur ce trajet, au cas où cela intéresserait
certaines personnes.
Le
départ du train est situé également sur la Place des Trois Gares à
Moscou, mais à une gare différente, celle de Kasanski. Les billets
peuvent se prendre directement au guichet (et c’est même la meilleure
solution pour éviter de payer une commission) ou dans n’importe quelle
agence de voyage. L’arrivée se fait à l’unique gare de Tashkent.
Il
existe 4 départs de Moscou pour Tashkent par semaine, à 23h40 le mardi,
mercredi, jeudi et samedi, pour une arrivée à 16h45 deux jours plus
tard.
Les voitures sont
composées de 4 ou 6 couchettes, et le prix diffère selon ce qui est
choisi : compter entre 80€ et 140€ si le billet est pris en avance
(surtout en été, où le train est souvent plein) . Le trajet s’effectue
en 65 heures annoncées — soit trois nuits — avec trois contrôles de
police sur le chemin : un au passage de la frontière kasakh et un à la
sortie du pays. Le trajet du train repasse en fait une fois par la
Russie mais il n’est pas nécessaire d’avoir un visa “multiple
entrées” — même si cette situation peut changer à tout moment, ça vaut
le coup de demander lors de la réservation.
Enfin, le train est certainement un des meilleurs moyens de voyager en Ouzbékistan. Mais cela, c’est pour la prochaine fois.