Toutes les tribulations du tour du monde d'un Canari qui évite le plus possible de voler et donc de prendre l'avion. Ce Canari prend le train.
De juillet à décembre : partir de Paris et arriver à Rio de Janeiro en passant par toutes sortes de lieux aux orthographes différentes.
Entre autres.

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Le tour du monde du Canari

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Organisation ferroviaire en Asie centrale et Asie du sud-est

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Tour du monde en train Épisode 5 / Inde

Le système ferroviaire indien est un des plus développé au monde et son fonctionnement peut facilement apparaître anarchique lors du premier coup d’œil. Le nombre de classes différentes, les différences entre les trains qui circulent sur le même trajet, une réservation qui n’est pas évidente, etc. On trouve sur Internet de nombreux sites qui décryptent ce système pour le profane, sans qu’aucun ne puisse véritablement être à la fois exhaustif et accessible.

Bholu, la mascotte des Chemins de Fer indiens (ici à Kalka)

C’est pourquoi je me permets dans ce billet de relater ma modeste expérience sur les chemins de fer indiens et les quelques conseils que je peux donner, suite à cette expérience. Mon voyage en Inde m’a mené de Delhi — la capitale — à Leh — principale ville du Ladakh, située dans l’Hymalaya à proximité de la frontière chinoise. Pour cela, j’ai suivi un cheminement somme toute assez classique pour rejoindre Leh par voie terrestre (c’est sûr, c’est plus simple en avion, mais où est l’intérêt ?). Le trajet a donc été le suivant : Delhi — Chandigarh — Kalka — Shimla — Manali — Leh. Or, sur ce trajet, le train ne va pas plus loin que Shimla (2200 mètres d’altitude) : ce billet portera donc sur le trajet Delhi — Shimla, ce qui est plus que modeste étant donné l’étendue du réseau ferroviaire — on peut en avoir un aperçu ici : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/28/Railway_network_schematic_map.png

Quand on s’attèle à la préparation du voyage, plusieurs questions surviennent immédiatement, notamment celle de la réservation. Pour l’Inde, il est plus que recommandé de réserver son trajet le plus tôt possible pour les lignes les plus utilisées, ce qui évitera des sueurs froides le jour du départ.

Ainsi, la meilleure solution est de réserver son ticket dès son arrivée à Delhi, soit directement à la gare — se munir de patience et du livret d’information officiel pour avoir toutes les informations en main (pour un étranger, il est quasiment nécessaire de se renseigner sur les noms et numéros des trains concernés avant) — ou via une agence de voyage — dans ce cas, négocier fermement le prix, surtout à Delhi.

Si ce n’est pas possible (parce que, par exemple, l’on ne tient pas à s’attarder à Delhi), il peut être intéressant de réserver son billet de train par internet. Le site officiel des chemins de fer indiens n’accepte pas les cartes bancaires Visa et Mastercard, les plus courantes en France : pour pouvoir réserver malgré tout vos billet de trains, il sera nécessaire de passer par ce site internet : Cleartrip. Il dispose des autorisations nécessaires pour réaliser les réservations et vous fournir des billets de trains électroniques (également disponibles sur Passbook ou sur Smartphone). Toutefois, il requiert l’inscription au système indien des Chemins de Fer (IRCTC) et cette inscription ne se fait pas en trois clics. Il faut suivre scrupuleusement les étapes décrites pour pouvoir effectuer vos réservations (cela passera notamment par l’envoi d’un mail à la Compagnie indienne avec un scan de votre passeport pour qu’elle vous autorise à vous inscrire sans avoir de numéro de téléphone indien — c’est le principal point d’achoppement).

C’est après avoir effectué sa réservation qu’interviennent les nuances du système indien : avoir une réservation ne veut pas dire avoir une place. Pour cela, il faut avoir un statut “Confirmé” sur son billet (Cleartrip le précise par exemple de manière convenable), mais il est tout à fait possible d’être sur liste d’attente. Dans ce cas, on est remboursé si la réservation ne donne pas lieu à une place, mais cela nécessite de se rendre tout de même à la gare. J’ai réussi à éviter cette situation, mais la plupart des sources estiment d’être jusqu’à la vingtième position en liste d’attente donne de bonnes chances d’être “récupéré” dans le train. De la même manière, un guichetier m’a expliqué que sur les trains les plus populaires, les derniers billets sont souvent vendus “en double” : de cette manière, on est assuré de pouvoir monter dans le train, mais sa place n’est pas fixe, on obtient les places restantes. Il s’agit, grosso modo, du statut juste supérieur à la liste d’attente.

A savoir également que l’achat direct de billets dans les gares permet d’accéder à des places “spéciales” si le train est complet, notamment le “Quota Touriste” (uniquement disponible sur les trains les plus importants et avec un coût supplémentaire) et le “Quota Urgence” (des places sont mises à la vente au dernier moment, mais sont très chères).

Sur les voitures au départ, des feuillets listent tous les passagers du train ainsi que les sièges attribués : on est ainsi sûr de ne pas se tromper de voiture !

Je souhaitais écrire un mot sur les différentes classes existantes dans les trains, mais l’information est largement disponible — et fiable — en français, par exemple à cette adresse (trouvée parmi les premiers liens de Google) : http://www.unallersimple.fr/inde-les-differentes-classes-de-train/.

Enfin, dernière chose, tout particulièrement à Delhi, les touristes sont souvent assaillis de personnes cherchant à opérer des arnaques en tout genre. Spécialement à Delhi pour une raison simple, c’est qu’il s’agit souvent de la première gare que les touristes visitent et ils sont pas forcément au fait de toutes les nuances du système. J’ai notamment eu une personne qui a essayé de me persuadé que mon train avait été annulé et qu’il me fallait me rendre dans une agence de voyage (pas n’importe laquelle en plus) pour pouvoir me rendre à Chandigarh. J’ai rencontré plus tard des personnes qui se sont faites avoir et ont fini par louer un chauffeur privé à un prix prohibitif en croyant l’agence de voyage. Un soupçon de vigilance ne nuira point. Dans les gares suivantes, à l’inverse, aucune tentative de ce genre.

Départ de la Gare de New Delhi

Après cette — longue — introduction, il est temps d’y aller, d’ailleurs, dans les gares suivantes.

Le premier trajet est donc un New Delhi — Chandigarh. Il existe plusieurs stations à New Delhi, la plus commune étant NDLS. Ce trajet a dûré 4h30 minutes avec le train Uhl Janshatabdi. Le prix total du billet était de 7€ environ en classe AC3, décomposé comme suit (à titre d’exemple, cette classe est plutôt confortable et les tarifs sont très intéressants) :

  • Ticket Adulte : 5€
  • Frais Cleartrip : 30 cts
  • Frais ferroviaires : 1,5€
  • Frais de réservation : 20 cts
  • Total : 7€

A partir de Chandigarh, direction Shimla via Kalka.

Départ de Kalka pour Shimla avec l’Hymalayan Queen
C2 est le numéro de la voiture (toutes des classes AC3) et sont affichés en dessous la liste des passagers

La voie historique reliant Kalka à Shimla étant assez particulière, il est nécessaire d’y faire un arrêt afin de changer de train (les connexions sont régulières et étudiées pour cela) afin de prendre prendre l’Hymalayan Queen et rejoindre Shimla par un trajet qui se faufile entre les montagnes, passant dans 102 tunnels creusés dans les montagnes et sur 864 ponts. Le tout à une vitesse qui permet à quiconque de s’asseoir tranquillement sur le marche-pied à l’extérieur du train pour admirer le paysage : 96 kilomètres parcourus en 5h10, soit un peu moins de 20km/h.

Kalka — Shimla

Je recommande chaudement ce trajet à quiconque a la chance de se rendre dans la région, les paysages traversés sont magnifiques (et encore, la météo n’était pas clémente, cela doit être encore plus impressionnant avec une vue dégagée).

Kalka — Shimla

Ouverte en 1903, la ligne Kalka — Shimla est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, au même titre que le Darjeeling Himalayan Railway et le Ooty.

Intérieur de la voiture : des trains plus luxueux circulent également, notamment le Shivalik Deluxe Express — 52451/52452
De nombreuses affiches et slogans sont disposées le long du chemin

Le trajet Chandigarh — Kalka en AC3 et le trajet Kalka — Shimla en AC3 également reviennent chacun au même prix, à savoir 4€ environ, soit un total de 8€ pour le trajet Chandigarh — Shimla, avec une demi-heure d’attente à Kalka.

A chaque arrêt, des marchands hèlent les passagers qui descendent se restaurer
Summer Hill, dernier arrêt avant Shimla
Trajet Kalka — Shimla
Shimla, la Reine des Collines
Arrivée à la gare de Shimla

Le reste de mon parcours en Inde se fera en bus pour me rendre dans les montagnes du Ladakh, à proximité du Tibet et de la frontière avec la Chine. Les routes ferroviaires indiennes ne montent pas jusqu’à cette région. La suite se fera donc en bus, avant de revenir sans doute une prochaine fois en Inde pour continuer d’explorer cet immense et riche réseau ferroviaire dont je n’ai vu qu’une infime partie.

Webroll pouvant fournir des informations utiles à tout voyage en train en Inde (non exhaustif, mais c’est de ces sources dont je me suis servi, n’hésitez pas à en suggérer d’autres au besoin !) :