Toutes les tribulations du tour du monde d'un Canari qui évite le plus possible de voler et donc de prendre l'avion. Ce Canari prend le train.
De juillet à décembre : partir de Paris et arriver à Rio de Janeiro en passant par toutes sortes de lieux aux orthographes différentes.
Entre autres.

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Le tour du monde du Canari

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Récit

Tour du monde en train Épisode 5 / Inde

Le système ferroviaire indien est un des plus développé au monde et son fonctionnement peut facilement apparaître anarchique lors du premier coup d’œil. Le nombre de classes différentes, les différences entre les trains qui circulent sur le même trajet, une réservation qui n’est pas évidente, etc. On trouve sur Internet de nombreux sites qui décryptent ce système pour le profane, sans qu’aucun ne puisse véritablement être à la fois exhaustif et accessible.

Bholu, la mascotte des Chemins de Fer indiens (ici à Kalka)

C’est pourquoi je me permets dans ce billet de relater ma modeste expérience sur les chemins de fer indiens et les quelques conseils que je peux donner, suite à cette expérience. Mon voyage en Inde m’a mené de Delhi — la capitale — à Leh — principale ville du Ladakh, située dans l’Hymalaya à proximité de la frontière chinoise. Pour cela, j’ai suivi un cheminement somme toute assez classique pour rejoindre Leh par voie terrestre (c’est sûr, c’est plus simple en avion, mais où est l’intérêt ?). Le trajet a donc été le suivant : Delhi — Chandigarh — Kalka — Shimla — Manali — Leh. Or, sur ce trajet, le train ne va pas plus loin que Shimla (2200 mètres d’altitude) : ce billet portera donc sur le trajet Delhi — Shimla, ce qui est plus que modeste étant donné l’étendue du réseau ferroviaire — on peut en avoir un aperçu ici : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/28/Railway_network_schematic_map.png

Quand on s’attèle à la préparation du voyage, plusieurs questions surviennent immédiatement, notamment celle de la réservation. Pour l’Inde, il est plus que recommandé de réserver son trajet le plus tôt possible pour les lignes les plus utilisées, ce qui évitera des sueurs froides le jour du départ.

Ainsi, la meilleure solution est de réserver son ticket dès son arrivée à Delhi, soit directement à la gare — se munir de patience et du livret d’information officiel pour avoir toutes les informations en main (pour un étranger, il est quasiment nécessaire de se renseigner sur les noms et numéros des trains concernés avant) — ou via une agence de voyage — dans ce cas, négocier fermement le prix, surtout à Delhi.

Si ce n’est pas possible (parce que, par exemple, l’on ne tient pas à s’attarder à Delhi), il peut être intéressant de réserver son billet de train par internet. Le site officiel des chemins de fer indiens n’accepte pas les cartes bancaires Visa et Mastercard, les plus courantes en France : pour pouvoir réserver malgré tout vos billet de trains, il sera nécessaire de passer par ce site internet : Cleartrip. Il dispose des autorisations nécessaires pour réaliser les réservations et vous fournir des billets de trains électroniques (également disponibles sur Passbook ou sur Smartphone). Toutefois, il requiert l’inscription au système indien des Chemins de Fer (IRCTC) et cette inscription ne se fait pas en trois clics. Il faut suivre scrupuleusement les étapes décrites pour pouvoir effectuer vos réservations (cela passera notamment par l’envoi d’un mail à la Compagnie indienne avec un scan de votre passeport pour qu’elle vous autorise à vous inscrire sans avoir de numéro de téléphone indien — c’est le principal point d’achoppement).

C’est après avoir effectué sa réservation qu’interviennent les nuances du système indien : avoir une réservation ne veut pas dire avoir une place. Pour cela, il faut avoir un statut “Confirmé” sur son billet (Cleartrip le précise par exemple de manière convenable), mais il est tout à fait possible d’être sur liste d’attente. Dans ce cas, on est remboursé si la réservation ne donne pas lieu à une place, mais cela nécessite de se rendre tout de même à la gare. J’ai réussi à éviter cette situation, mais la plupart des sources estiment d’être jusqu’à la vingtième position en liste d’attente donne de bonnes chances d’être “récupéré” dans le train. De la même manière, un guichetier m’a expliqué que sur les trains les plus populaires, les derniers billets sont souvent vendus “en double” : de cette manière, on est assuré de pouvoir monter dans le train, mais sa place n’est pas fixe, on obtient les places restantes. Il s’agit, grosso modo, du statut juste supérieur à la liste d’attente.

A savoir également que l’achat direct de billets dans les gares permet d’accéder à des places “spéciales” si le train est complet, notamment le “Quota Touriste” (uniquement disponible sur les trains les plus importants et avec un coût supplémentaire) et le “Quota Urgence” (des places sont mises à la vente au dernier moment, mais sont très chères).

Sur les voitures au départ, des feuillets listent tous les passagers du train ainsi que les sièges attribués : on est ainsi sûr de ne pas se tromper de voiture !

Je souhaitais écrire un mot sur les différentes classes existantes dans les trains, mais l’information est largement disponible — et fiable — en français, par exemple à cette adresse (trouvée parmi les premiers liens de Google) : http://www.unallersimple.fr/inde-les-differentes-classes-de-train/.

Enfin, dernière chose, tout particulièrement à Delhi, les touristes sont souvent assaillis de personnes cherchant à opérer des arnaques en tout genre. Spécialement à Delhi pour une raison simple, c’est qu’il s’agit souvent de la première gare que les touristes visitent et ils sont pas forcément au fait de toutes les nuances du système. J’ai notamment eu une personne qui a essayé de me persuadé que mon train avait été annulé et qu’il me fallait me rendre dans une agence de voyage (pas n’importe laquelle en plus) pour pouvoir me rendre à Chandigarh. J’ai rencontré plus tard des personnes qui se sont faites avoir et ont fini par louer un chauffeur privé à un prix prohibitif en croyant l’agence de voyage. Un soupçon de vigilance ne nuira point. Dans les gares suivantes, à l’inverse, aucune tentative de ce genre.

Départ de la Gare de New Delhi

Après cette — longue — introduction, il est temps d’y aller, d’ailleurs, dans les gares suivantes.

Le premier trajet est donc un New Delhi — Chandigarh. Il existe plusieurs stations à New Delhi, la plus commune étant NDLS. Ce trajet a dûré 4h30 minutes avec le train Uhl Janshatabdi. Le prix total du billet était de 7€ environ en classe AC3, décomposé comme suit (à titre d’exemple, cette classe est plutôt confortable et les tarifs sont très intéressants) :

  • Ticket Adulte : 5€
  • Frais Cleartrip : 30 cts
  • Frais ferroviaires : 1,5€
  • Frais de réservation : 20 cts
  • Total : 7€

A partir de Chandigarh, direction Shimla via Kalka.

Départ de Kalka pour Shimla avec l’Hymalayan Queen
C2 est le numéro de la voiture (toutes des classes AC3) et sont affichés en dessous la liste des passagers

La voie historique reliant Kalka à Shimla étant assez particulière, il est nécessaire d’y faire un arrêt afin de changer de train (les connexions sont régulières et étudiées pour cela) afin de prendre prendre l’Hymalayan Queen et rejoindre Shimla par un trajet qui se faufile entre les montagnes, passant dans 102 tunnels creusés dans les montagnes et sur 864 ponts. Le tout à une vitesse qui permet à quiconque de s’asseoir tranquillement sur le marche-pied à l’extérieur du train pour admirer le paysage : 96 kilomètres parcourus en 5h10, soit un peu moins de 20km/h.

Kalka — Shimla

Je recommande chaudement ce trajet à quiconque a la chance de se rendre dans la région, les paysages traversés sont magnifiques (et encore, la météo n’était pas clémente, cela doit être encore plus impressionnant avec une vue dégagée).

Kalka — Shimla

Ouverte en 1903, la ligne Kalka — Shimla est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, au même titre que le Darjeeling Himalayan Railway et le Ooty.

Intérieur de la voiture : des trains plus luxueux circulent également, notamment le Shivalik Deluxe Express — 52451/52452
De nombreuses affiches et slogans sont disposées le long du chemin

Le trajet Chandigarh — Kalka en AC3 et le trajet Kalka — Shimla en AC3 également reviennent chacun au même prix, à savoir 4€ environ, soit un total de 8€ pour le trajet Chandigarh — Shimla, avec une demi-heure d’attente à Kalka.

A chaque arrêt, des marchands hèlent les passagers qui descendent se restaurer
Summer Hill, dernier arrêt avant Shimla
Trajet Kalka — Shimla
Shimla, la Reine des Collines
Arrivée à la gare de Shimla

Le reste de mon parcours en Inde se fera en bus pour me rendre dans les montagnes du Ladakh, à proximité du Tibet et de la frontière avec la Chine. Les routes ferroviaires indiennes ne montent pas jusqu’à cette région. La suite se fera donc en bus, avant de revenir sans doute une prochaine fois en Inde pour continuer d’explorer cet immense et riche réseau ferroviaire dont je n’ai vu qu’une infime partie.

Webroll pouvant fournir des informations utiles à tout voyage en train en Inde (non exhaustif, mais c’est de ces sources dont je me suis servi, n’hésitez pas à en suggérer d’autres au besoin !) :

Tour du monde en train Épisode 4 / Un tour en Ouzbékistan

Partie 1 — De Tashkent à Urgentch/Xiva

Après la Russie, direction l’Ouzbékistan, avec comme point de départ la capitale du pays, Tashkent. La ville n’occupe pas une position centrale dans le pays et n’est pas renommée pour ses attraits touristiques (au contraire, on a l’impression de se retrouver dans Camarade Soviet au Pays du Kitsch). Toutefois, la ville est au centre des moyens de transports et est un passage pour rejoindre tout point dans le pays, que ce soit par avion, par voiture ou par train.

Par train justement. Le premier trajet nous emmène à Urgentch, à l’extrême-ouest du pays : un des principaux trajets touristiques du pays est la ligne Xiva/Urgentch — Boukhara — Samarcande — Tashkent, que l’on peut réaliser dans les deux sens.

Urgentch n’est pas une ville touristique à proprement dit mais il s’agit de la ville la plus proche de Xiva, oasis encore préservée qui était le dernier arrêt avant la traversée du désert sur la Route de la Soie. Si Xiva n’est pas reliée par avion ou train aux autres villes du pays, c’est le cas de Urgentch, qui permet alors de rejoindre en taxi Xiva, situé à 35km (environ 7€ en taxi).

Pour rejoindre Urgentch à partir de Tashkent, une des solutions les plus choisies est l’avion, mais il existe également un train de nuit qui roule tous les jours : ils portent les numéros 56 et 58 (cela dépend du jour de la semaine) avec un départ à 19h30 à la gare de Tashkent pour une arrivée à 13h00 le lendemain.

Afin d’acheter un billet de train, il est également possible de désigner au guichet le numéro de train que vous souhaitez, une fois trouvée l’information dans les nombreux panneaux situés dans les gares. La gare de Tashkent étant assez importante est divisée en plusieurs bâtiments, il peut être difficile de se retrouver : si on n’hésitera pas à vous aider pour vous indiquer le bon bâtiment, sachez toutefois qu’il est situé sur la droite de la gare, juste avant les quais auxquels on peut accéder après deux contrôles de sécurité (un à l’extérieur de la gare puis un à l’intérieur).

Le train de nuit coûte entre 25€ et 80€ environ selon la classe demandée (VIP, Business ou Economique) et le nombre de couchettes (4 ou 6) dans la cabine. A noter que plus tôt la réservation est effectuée auprès de O’zbekiston Temir Yo’llari (la compagnie nationale), moins le billet coûtera cher. Pour ma part ce sera donc un billet dans une cabine à quatre couchettes pris deux jours à l’avance, ce qui revient à 45€.

L’air conditionné est présent dans toutes les classes du train, ce qui a son importance étant donné que le principal des paysages traversés est du désert. En été, les températures extérieures montent rapidement au dessus de 40°.

Il est également possible dans le train de commander un repas auprès de l’opérateur qui vient le proposer dans le courant de la nuit.

De Urgentch à Boukhara

Le train Urgentch — Boukhara ne roule qu’épisodiquement, surtout en été. Certains travaux devaient en plus avoir lieu sur la route à cette époque d’où un train qui ne roulait qu’une fois par semaine, à un moment qui ne me permettait pas de le prendre.

L’autre solution pour rejoindre Boukhara à partir de Xiva est alors de prendre un taxi collectif, comptez environ 20€. Le point d’information touristique de Xiva peut d’ailleurs aider à trouver des personnes avec qui partager le trajet.

De Boukhara à Samarcande

Une fois en Ouzbékistan, le meilleur moyen d’obtenir ces billets est de les réserver à la gare à chaque arrivée pour le prochain trajet : cela suffit généralement pour avoir des places réservées et permet d’avoir des tarifs meilleurs que ceux “le jour même”.

Il existe à Boukhara une agence Temir Yo’llari dans le centre-ville, ce qui évite de devoir se rendre en avance à la gare, qui elle est située beaucoup plus loin. Il s’agit d’un petit bureau au croisement entre Bakhowuddin Nakshbandi Street et Mutal Burkhanov Street, qui n’est pas évident à remarquer au premier abord.

Gare de Boukhara

Il existe un train par jour qui effectue la laison dans les deux sens : le train 10 réalise la liaison Samarcande — Boukhara avec un départ à 12h30 pour une arrivée à 15h30 et le train 9 réalise la liaison Boukhara — Samarcande avec un départ à 8h40 pour une arrivée à 11h45.

Les tarifs sont compris entre 20€ et 40€, selon la classe demandée : à noter que la seconde classe ne possède pas d’air conditionné (les paysages sont toujours du désert).

De Samarcande à Tashkent

Gare de Samarcande

Pour rejoindre Tashkent depuis Samarcande, mis en place en 2001, il existe un train à grande vitesse, l’Afrosiyob, qui permet de travers les 344 kilomètres qui traversent les deux villes en 2 heures, au lieu de 3 heures 30. Le billet coûte entre 25€ et 50€ selon la classe choisie.

Afrosiyob, le train à grande vitesse ouzbèk

Au moins 6 trains circulent par jour entre les deux villes selon les jours, dont deux trajets journaliers avec l’Afrosiyob.

Les autres trains qui circulent coûtent entre 20€ et 40€ selon la classe choisie. Toutes les classes bénéficient de l’air conditionné.

Malheureusement, l’Afrosiyob est plein, ce sera donc pour cette fois le train 759, qui quitte Samarcande à 18 heures pour une arrivée à 20h20 à Tashkent. Ce train circule le jeudi, vendredi, samedi et dimanche. A l’inverse, le train 761 Samarcande — Tashkent, circule lui tous les jours avec un départ à 17 heures, pour la même durée de trajet.

A la différence de l’Afrosiyob, les autres trains qui circulent ne font qu’un arrêt à la gare de Samarcande, il ne s’agit pas de la gare de départ. Dès lors, un retard de 15 à 20 minutes est généralement accepté et considéré comme “normal”.

Intérieur de la gare de Samarcande

Tour du monde en train Épisode 3 / De l’Estonie à la Russie

Le prochain trajet en train nous emmène vers Saint-Pétersbourg, avec comme départ Tallinn. Une compagnie réalise ce trajet, GO Rail, qui relie Tallinn à Saint-Pétersbourg deux fois par jour (d’autres liaisons existent, notamment entre Tallinn et Moscou).

Gare de Tallinn

Les billets peuvent être achetés en ligne ou directement à la gare de Tallinn, où GO Rail possède son propre guichet. Peu importe la date de réservation, les prix sont fixes et sont de 31€ pour la seconde classe et 42€ pour la première classe. Le train est toutefois plutôt prisé des locaux et il convient de réserver un à deux jours avant afin d’être sûr d’avoir une place : le nombre de voitures du train n’étant pas important, il est plein rapidement. Il est important de présenter son passeport lors de la réservation du billet pour vérifier que les autorisations (notamment le visa) sont en règles.

Ainsi, deux liaisons existent par jour, une à 8h du matin (avec une arrivée à 15h30) et une à 15h30 (avec une arrivée à 23h). Pour moi, ce sera donc un départ à 8h du matin, en seconde classe.

Quais à la gare de Tallinn

Le train surprend dès son arrivée par sa taille réduite : 6 ou 7 voitures seulement, de taille plutôt réduites, avec une seule voiture réservée à la première classe. Le train n’est pas particulièrement moderne, mais passons.

Le trajet se déroule donc en 7h30 environ, avec au total 6 arrêts, dont 4 côté estonien (Tapa, Rakvere, Johvi et Narva) et 2 côté russe (Ivangorod et Kingissepa). Deux arrêts plus longs que les autres sont marqués à Narvi et Ivangorod pour les procédures douanières. Les hôtesses procèdent à la collecte des passeports et à la distribution des fiches d’immigration avant l’arrêt à Narva et le premier arrêt (30 minutes environ) se déroule sans souci : les douaniers vérifient les passeports à l’extérieur du train et une personne parcourt les voitures pour effectuer les déclarations douanières.

L’arrêt à Ivangorod, 15 minutes plus tard, une fois rentré en Russie, est plus long, environ 1 heure. Le temps que les visas soient vérifiés, un premier contrôle de sécurité intervient, qui consiste en la traversée du wagon par un militaire, arme en évidence, accompagné d’un chien. Ensuite — toujours à l’arrêt — les autorités russes procèdent aux formalités de douane : deux personnes interrogent les passagers avec une maîtrise plutôt simple de l’anglais (il a fallu faire appel à une autre personne du poste-frontière), principalement pour vérifier si vous importez de l’alcool en Russie et les devises qui entrent. Les passeports sont rendus à cette occasion.

Le train repart pour finalement arriver à Saint-Pétersbourg, à la gare de Pivet, qui est une gare située dans la périphérie de Saint-Pétersbourg.

Russie

Une fois à Saint-Pétersbourg, l’étape suivante est de rejoindre Moscou. Réaliser ce trajet permet de prendre le Sapsan, fierté ferroviaire de la Russie, à la manière du TGV en France : il s’agit également d’un train à grande vitesse.

A la différence de l’arrivée depuis Tallinn, le départ pour Moscou s’effectue depuis la Gare Centrale de Saint-Pétersbourg, située au départ de la Perspective Nevski, principale avenue du centre-ville.

Gare de Saint-Pétersbourg

Pour ce trajet, il est mieux dans ce cas d’essayer de le réserver le plus tôt possible, car le prix augmente au fur et à mesure que le départ se rapproche. J’ai pu l’expérimenter directement puisque je me suis rendu aux guichets quelques heures seulement avant le départ : pour tout arranger, toutes les places en seconde classe étant réservées, j’ai du prendre un billet en classe intermédiaire (entre la seconde et la classe business, soit la première classe), ce qui m’est revenu à 126€. Une place en seconde classe revient en moyenne à 80€ (s’il est pris environ une semaine à l’avance, compter environ 100€ le jour même — uniquement s’il reste des places dans cette catégorie…).

A noter que l’accès aux guichets dans la gare de Saint-Pétersbourg n’est pas évident : il en existe deux qui se situent dans des cours annexes à la gare, auxquels on accède par différents couloirs. Pour les retrouver facilement, la solution la plus simple est encore de demander son chemin ou de suivre la foule. Par contre, il n’est pas du tout sûr que la personne en charge du guichet ne maîtrise l’anglais ou le français : on se comprendra avec les signes et à l’aide d’un calendrier (NB : retenir qu’un ticket se dit en russe “bilet”, ce qui permet à la personne de tout de suite comprendre pourquoi l’on vient).

Un premier contrôle de sécurité est situé à l’entrée de la gare, puis un second intervient pour l’accès aux quais. Si ces deux premiers contrôles sont plutôt rapides, il en existe un troisième pour l’accès aux quais du Sapsan, qui nécessite de passer sous les même portiques que l’on trouve dans les aéroports.

Le Sapsan (qu’on peut traduire en français par “Faucon Pélerin”) relie Saint-Pétersbourg à Moscou, trois fois par jour et dans les deux sens. Conçu par Siemens, il permet normalement de rejoindre les deux villes en 3h45, au lieu des 6 heures affichés par les autres billets mis à la vente (qui sont eux deux fois moins chers).

Lors de son entrée dans le train, on a le droit à une vraie propagande sur les bienfaits de se train qui supporte tous les climats, mis au point spécialement pour pouvoir rouler à des températures polaires, un des plus rapides du monde, etc.

Quai à la gare de Saint-Pétersbourg — Sapsan

Le trajet dure ainsi un peu moins de 4 heures pour rejoindre Moscou. Internet est disponible dans le train et des écrans diffusent un film que l’on peut écouter en utilisant les écouteurs mis à disposition (il s’agissait en l’occurence d’un film français avec Gérard Jugnot — Fantômes avec chauffeur, de Gérard Oury, ce qui témoignera d’un amour russe pour le cinéma français des années 90 assez déroutant).

Le train arrive dans le Nord de Moscou, sur la place des Trois Gares, qui est desservie par trois lignes de métro et plusieurs lignes de bus, qui permettent de rejoindre n’importe quel point dans la ville assez rapidement.

Instantané sur le trajet Saint-Pétersbourg — Moscou

A noter enfin, parce que c’est loin d’être évident au premier abord : en Russie, les horaires de train, dans toutes les gares, sont tous indiqués avec le fuseau horaire de Moscou. Pour un Saint-Pétersbourg — Moscou ce n’est pas gênant, mais sait-on jamais…

Rejoindre Tashkent depuis Moscou en train

La prochaine partie du tour du monde nous emmène en Ouzbékistan, avec un trajet en train Moscou — Tashkent. Pour cela, un visa kasakh de transit est nécessaire afin de pouvoir passer à travers le territoire.

Malheureusement, je n’ai pas réussi à obtenir ce visa auprès de l’ambassade kasakh à Moscou, qui n’a pas pu accepter de traiter la demande de visa dans des délais courts et qui m’a laissé attendre trop longtemps sans me fournir de réponses sur le statut de la demande. Tant pis alors, va pour l’avion. Toutefois, avant de détailler le fonctionnement du train en Ouzbékistan, je me permets ici de détailler toutes les informations que j’ai obtenu sur place sur ce trajet, au cas où cela intéresserait certaines personnes.

Le départ du train est situé également sur la Place des Trois Gares à Moscou, mais à une gare différente, celle de Kasanski. Les billets peuvent se prendre directement au guichet (et c’est même la meilleure solution pour éviter de payer une commission) ou dans n’importe quelle agence de voyage. L’arrivée se fait à l’unique gare de Tashkent.

Il existe 4 départs de Moscou pour Tashkent par semaine, à 23h40 le mardi, mercredi, jeudi et samedi, pour une arrivée à 16h45 deux jours plus tard.

Les voitures sont composées de 4 ou 6 couchettes, et le prix diffère selon ce qui est choisi : compter entre 80€ et 140€ si le billet est pris en avance (surtout en été, où le train est souvent plein) . Le trajet s’effectue en 65 heures annoncées — soit trois nuits — avec trois contrôles de police sur le chemin : un au passage de la frontière kasakh et un à la sortie du pays. Le trajet du train repasse en fait une fois par la Russie mais il n’est pas nécessaire d’avoir un visa “multiple entrées” — même si cette situation peut changer à tout moment, ça vaut le coup de demander lors de la réservation.

Enfin, le train est certainement un des meilleurs moyens de voyager en Ouzbékistan. Mais cela, c’est pour la prochaine fois.

Tour du monde en train / Épisode 2 : De l’Autriche à l’Estonie

Pour rejoindre les pays baltes et Tallinn à partir de Vienne, la gare qu’il faut rejoindre pour le principale changement est celle de Varsovie.

A la différence de la plupart des autres trajets internationaux en Autriche, ce train ne part pas de la gare de Westbahnof (par contre, sa gare d’arrivée est bien Westbahnof…) mais celle de Meidling, une petite gare à la périphérie de Vienne.

Ce train appartient à la compagnie polonaise PKP et fait partie du programme InterCity (IC). Le trajet Vienne Meidling — Varsovie Centralna a duré un peu plus de 11 heures pour un coût de 112€.

Placement des passagers sur la compagnie PKP — Pologne

Lors de l’achat de son billet, on nous remet en fait trois billets qui correspondent chacun à différentes parties du trajet (billet dans le territoire autrichien, billet dans la première région polonaise, etc.) qui sont chacun validés à leur tour par un contrôleur différent, affecté au tronçon concerné. Les contrôleurs, là aussi, font un tour dans la voiture à chaque arrêt pour valider les tickets des nouveaux arrivants.

Les places sont ici affectées d’office (avec la possibilité de demander un emplacement fenêtre à l’achat) et au-dessus de chaque siège figure un petit encart qui précise le trajet de la personne occupant ce siège (Vienne — Varsovie dans mon cas), ce qui permet, entre autres, d’être sûr d’être à sa place.

Gare de Breclav, Pologne

Les pays baltes n’ont pas forcément un systèmes ferroviaire très développé, le bus et l’avion sont généralement les moyens de transports privilégiés (surtout pour les liaisons internationales). Ainsi, pour rejoindre Tallinn à partir de Varsovie, j’ai dû prendre un bus de nuit. La principale contrainte (plus importante que les quelques détours qu’il aurait fallu faire, qui sont en fait plutôt bienvenus) est qu’il faut absolument passer par la gare de Minsk pour réaliser ce trajet en train et qu’un visa biélorusse est forcément nécessaire, ce que je n’ai pas.

Gare de Vilnius, Lithuanie

A partir de Tallinn, j’ai pu prendre le train pour aller visiter Tartu, la seconde ville d’Estonie. La compagnie ferroviaire qui opère en Estonie est publique et se nomme Elron. Le billet aller pour Tartu coûte 9,9€ (2h30 de trajet) et il est possible là encore d’acheter son billet directement dans le train, dans les gares ou sur internet. Le tarif est réduit de 1€ si on achète son billet en avance, mais, là aussi, la plupart des personnes l’achètent directement dans le train.

Le wifi est librement accessible dans le train et dans chaque voiture (le train étant composé de 4 ou 5 voitures) un petit écran permet de connaitre le prochain arrêt, la destination finale, la vitesse du train en temps réel et la température extérieure.

Tour du monde en train / Épisode 1 : De la France à l’Autriche

02/07/2017 à 7h06 — Départ du Tour du Monde en Train depuis la Gare de l’Est, d’abord en direction de Francfort, avec un changement avant d’atteindre Vienne.

Affichage des trains au départ de la Gare de l’Est — Direction Francfort

Le premier train est un train ICE (l’équivalent du TGV en Allemagne), géré conjointement par la SNCF et la DB Bahn. Le trajet a duré un peu moins de 4 heures. Le second (qui fait la liaison Francfort — Vienne) est un ICE également, mais uniquement géré par la DB Bahn, avec cette fois un trajet d’environ 7 heures.

J’ai pris ces billets exactement trois mois à l’avance (soit au moment de leur émission, le plus tôt possible). Le trajet a coûté au total 138 euros, décomposés comme à la figure 2 sur Capitaine Train :

Billet du trajet Paris — Vienne sur le site Capitainetrain.com

A noter que des trajets existent aussi avec deux changements et une heure de plus environ, qui sont légèrement moins chers :

Détail du trajet alternatif

Comme elle était gérée également par la SNCF, la première partie du trajet n’avait pas de particularités majeures, sinon les simples différences entre l’ICE et le TGV, au niveau de la disposition de certaines voitures notamment :

Toutefois, à la gare de Francfort, tous les trains arrivant dans l’heure sont indiqués dans un panneau à l’entrée de la gare, avec déjà tous les quais correspondants.

Gare de Francfort, Allemagne
Quais de la gare de Francfort

Dans le train uniquement géré par la DB Bahn, par contre, il n’y a aucun placement, chacun est libre de choisir la place qu’il désire dans un compartiment correspondant à la classe du billet.

Le contrôleur passe à chaque arrêt pour relever des tickets des personnes qui n’étaient pas présentes à l’arrêt précédent, en se souvenant bien entendu des personnes qu’il a déjà contrôlées. Un second contrôle s’effectue par contre une fois la frontière autrichienne passée, un autre contrôleur prenant le relais. Même en seconde classe, une personne du wagon-restaurant passe toutes les 30 minutes pour proposer l’achat de café ou de viennoiseries.

Internet était sensé être disponible dans les voitures de manière gratuite, même en seconde classe, mais impossible de le faire fonctionner de mon côté.

La route était assez sinueuse, ce qui n’est pas dépourvu d’intérêt pour les paysages, mais cela explique la durée du trajet : assez peu de tronçons finalement sont effectués à grande vitesse. Le passage de la frontière autrichienne se fait à Passau Hbf. Le train arrive quand à lui à la gare de Vienne Westbahnof.

Gare de Vienne Westbahnof, Autriche

Une fois à Vienne, un aller-retour à Salzburg m’a permis de prendre les trains d’une autre compagnie autrichienne, à savoir west. Il s’agit d’une nouvelle compagnie apparue après la libéralisation du marché : elle ne dessert pour le moment qu’une seule ligne (Vienne — Salzbourg) avec 6 arrêts. L’avantage est que ce trajet est plus rapide qu’avec la OBB et pour un tarif plus intéressant : 23,9€ l’aller simple. Tous les trains font le trajet en 2h30, avec un départ toutes les heures de 5h40 à 21h40 — pareil pour le retour.

Il est possible d’acheter ses billets directement dans le train, en ligne ou dans les tabac : les gares appartiennent à la compagnie publique OBB et West n’y a pas d’agences, tout juste quelques éléments de communication. Mais les trains West sont tout de même indiqués comme tels dans les panneaux d’affichage des quais.

Là encore, le contrôleur intervient après chaque arrêt, notamment pour vendre les billets des personnes qui souhaitaient l’acheter dans le train — ce qui constitue une très large majorité et qui était mon cas également.

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