Toutes les tribulations du tour du monde d'un Canari qui évite le plus possible de voler et donc de prendre l'avion. Ce Canari prend le train.
De juillet à décembre : partir de Paris et arriver à Rio de Janeiro en passant par toutes sortes de lieux aux orthographes différentes.
Entre autres.

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Le tour du monde du Canari

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Organisation du réseau ferroviaire sur le continent américain

Le système ferroviaire américain, un réseau mis à mal par la concurrence de la voiture individuelle

Le système ferroviaire le plus avancé aux Amériques est définitivement celui des États-Unis, bien que son niveau ne soit pas celui d’autres pays développés comme le Japon, l’Allemagne ou la France, la faute en partie à l’importance prise par la voiture. A l’inverse, les réseaux ferroviaires fonctionnels sont plus rares en Amérique du Sud, où l’on trouve plusieurs cas, qui vont du circuit ferroviaire principalement touristique (Pérou), très limité (Bolivie) ou quasiment absent (Argentine et dans une moindre mesure Brésil, qui possède quasi-uniquement un système ferroviaire commercial et très peu de lignes voyageurs). Le bus est définitivement le principal moyen de transport en Amérique du Sud, quand les voitures individuelles le sont aux États-Unis.

Le système ferroviaire américain est très développé et son dessin est majoritairement issu de la seconde révolution industrielle, qui a permis la construction de rails qui permettaient de rejoindre les différentes côtes et les principales villes du pays. Lors de mon parcours, j’ai ainsi eu l’occasion, entre autres, de suivre deux lignes principales : celle qui lie Los Angeles à Chicago, puis Chicago à la Nouvelle-Orléans. Il faut toutefois souligné que la superficie du pays et l’absence de ligne à grande vitesse encourage la plupart des voyageurs à prendre l’avion plutôt que le train (environ 3 jours de voyage) pour réaliser ce type de trajets. Les tarifs des trains sont équivalents aux tarifs pratiqués en France par la SNCF. Tous les trains aux États-Unis, hormis quelques exceptions (la plus notable étant la liaison Los Angeles — Nouvelle Orléans), circulent au moins une fois par jour sur chaque trajet.

Il est possible de réserver tous les trajets normaux — sont exclus les trajets spéciaux et touristiques gérés par des compagnies privées — sur le site internet amtrak.net et également via leur application mobile. Les différents trains offrent souvent de nombreuses équipements et services. Les plus courants sont une voiture-restaurant, des voitures panoramiques permettant d’admirer les paysages, des sièges inclinables en première classe, des points d’observation qui signalent aux voyageurs les éléments touristiques à observer depuis le trains, des “dining cars” gérés notamment par Pullmann Resort qui offrent des repas étoilés. Sur les trains touristiques gérés par des compagnies privées, il arrive souvent que des animations aient lieu : par exemple pour le train du Grand Canyon, un spectacle “western” avait lieu puis qui ne continuait durant le trajet sous la forme d’un concert, d’une fausse attaque de train, etc.

Au niveau de l’organisation ferroviaire, il est facile de se rendre compte que le poids de la voiture individuelle est beaucoup plus important que celui du train, notamment parce que certaines grandes villes (comme San Francisco) ou des lieux touristiques majeurs (Yosemite) ne sont pas directement desservis par rail mais la compagnie ferroviaire Amtrak met en place un système de bus utilisant les gares routières existantes pour pouvoir offrir ces destinations à ses voyageurs.

Il peut également être intéressant de se doter d’un Amtrak Rail Pass permettant de voyager à des tarifs plus intéressants, pour peu qu’on réalise un certain volume de trajets durant le temps imparti. Il faut toutefois noter que le système de pass américain est beaucoup moins intéressant depuis 2008 : en effet, le nombre de voyages que l’on peut réaliser n’est plus illimité sur une période de temps donnée mais on “achète” un certain nombre de trajets (8, 12 ou 18) que l’on peut réaliser au maximum. Cette limitation est à l’origine d’erreurs que font de nombreux touristes.

Au Pérou, un réseau ferroviaire dual, entre liaisons touristiques et usages locaux

S’il existe certains trains touristiques aux États-Unis, la majorité du système ferroviaire péruvien est plutôt destiné aux circuits touristiques, quand la majorité des péruviens utilisent le système de bus, plutôt fiable mais surtout bien moins cher et qui lui, dessert tout le pays.

J’ai eu l’occasion durant ce parcours de prendre le principal train touristique mis en place au Pérou, celui permettant d’accéder au Maccu Picchu (que j’ai pris en sens retour). L’inverse, quand ma seconde partie du parcours, vers Puno, aurait pu être réalisée par train, le tarif de ce train considéré comme “luxueux” était rédhibitoire (200 dollars environ) alors que le même trajet en bus revient à moins de 20 dollars. Ceci est détaillé dans la première partie.

Le système ferroviaire péruvien est divisé en deux réseaux différents, le réseau nord et le réseau sud. Le réseau sud est le plus avancé et véritablement destiné à des usages touristiques, permettant entre autres de rejoindre le Maccu Picchu et le Lac Titicaca, à la frontière bolivienne. Il existe deux compagnies péruviennes sur le réseau, PeruRail et IncaRail.

Le réseau ferroviaire bolivien, un réseau limité par manque de maintenance

Enfin, dernier exemple de la situation ferroviaire sud-américaine, la Bolivie et un système plus que limité, dont la maintenance n’a pas été la priorité par les différents gouvernements et dont les trajets possibles ne sont pas nombreux. Le réseau ferroviaire bolivien est lui divisé entre deux compagnies qui se partagent l’est (Ferrovia Oriental) et l’ouest du pays (FCA). Le réseau occidental permet de rejoindre les principaux points touristiques du pays mais n’est pas uniquement utilisé par des touristes : de nombreux boliviens utilisent le train comme moyen de transport fiable et abordable, notamment pour ceux qui travaillent dans les pays frontaliers, qu’il s’agisse de l’Argentine ou du Chili.

L’organisation spatiale du réseau ferroviaire bolivien est ainsi gérée de manière bicéphale, les deux principaux hubs brésiliens étant Sucre (capitale constitutionnelle du pays) à l’ouest et Santa Cruz à l’est. Ainsi, le manque de maintenance du pays a par exemple conduit Sucre à fermer sa gare car les rails n’étaient plus utilisables dans aucune des directions, bien que toutes les lignes soient sensées y mener. Santa Cruz est ainsi la seule ville d’importance en Bolivie avec une gare fonctionnelle, toutes les autres sont des villes avec une importance restreinte.

Tour du monde en Train Episode 10 / Amérique du Sud

C’est l’heure de la dernière étape du tour du monde des trains en Amérique du Sud, du Pérou à l’Argentine. Peu de trains de voyageurs sont en circulation dans cette région du monde : les infrastructures existent, qu’il s’agisse des gares ou des rails, mais ces derniers ont été assez peu entretenus, ce qui a conduit le bus à devenir le mode de transport principal. De manière générale, soit les trains de voyageurs ne circulent quasiment plus (Argentine), soit le train est réservé au transport de marchandises (Brésil).

Pérou — Maccu Picchu

Départ à pied vers Agua Caliente

L’accès au Maccu Picchu est impossible directement depuis la route. En effet, pour se rendre sur cette ancienne cité inca située entre deux montagnes, il est nécessaire de se rendre depuis Cusco en voiture/bus jusqu’au lieu dit “Hydroelectrico” (environ 6 heures de route), puis de se rendre à pied ou en train jusqu’à la ville Agua Caliente, située au pied de la montagne du Machu Picchu.

Un chien sur la voie ferrée

Le trajet en train coûte environ 20€ pour un trajet d’un peu moins d’une heure, qu’il est ainsi également possible de réaliser à pied. Une bonne solution, que la plupart des voyageurs retiennent, est de se rendre à pied dans la ville à l’aller, en suivant la voie ferrée, puis de prendre le train au retour, quand on commence à bien sentir ses jambes.

Durant le trajet à pied, passage du train Peru Rail

En effet, depuis Agua Caliente, deux options sont possibles pour se rendre sur le site du Machu Picchu : l’accès au site est autorisé à partir de 5 heures du matin. Il est possible là encore de monter à pied (compter une heure trente environ pour une montée avec un dénivelé important, ce ne sont quasiment que des escaliers) ou de prendre un bus qui vous dépose à l’entrée pour 8€ environ.

Machu Picchu

Les trains de Peru Rail ou de Inca Rail sont de très bonne tenue et les réservations peuvent se faire directement à la gare, mais les différentes agences de voyages par lesquelles il est nécessaire de passer pour se rendre au Machu Picchu incluent généralement — à votre demande — les trajets en trains aller et/ou retour. Il est également possible d’effectuer ses réservations sur perurail.com.

Gare du Machu Picchu

Si ce trajet en train est très touristique, le second trajet le plus populaire est la liaison Cusco (Machu Picchu) — Puno, au lac Titicaca à la frontière bolivienne. Toutefois, ce trajet, Andean Explorer, qui couvre 400 kilomètres en 10 heures coûte environ 200€, quand le même trajet en bus revient à 18€. Il faut noter que ce train est considéré comme “luxueux” et que les paysages traversés sont magnifiques et peuvent être facilement observés dans les voitures panoramiques.

Bolivie

Le système ferroviaire bolivien est plus développé qu’au Pérou. Les trains qui circulent transportent à la fois des touristes mais également des boliviens, notamment pour les liaisons qui permettent de se rendre en Argentine ou au Brésil.

Cimetière des trains dans le Salar

Le centre du système ferroviaire bolivien était la ville de Sucre, capitale constitutionnelle du pays, mais les lignes n’étant pas toutes entretenues, il ne reste que certaines liaisons dans le pays. De fait, il est actuellement impossible de prendre un train directement depuis Sucre, même si toutes les lignes existantes convergent vers cette ville.

Graffitis sur les voitures

Le principal trajet en Bolivie relie la ville d’Oruro à Villazon, soit environ du centre du pays à la frontière argentine, en passant par la ville d’Uyuni, située à côté du principal salar (désert de sel) de l’Altiplano, qui constitue un passage obligé pour les touristes de la région.

Gare d’Uyuni

Deux trains circulent entre Oruro et Villazon : l’Expreso del Sur (train de jour plus “luxueux”) circule le mardi et le vendredi vers Villazon et le mercredi et le samedi vers Oruro. Le Wara Wara del Sur (train de nuit plus populaire) circule le mercredi et le dimanche vers Villazon et le lundi et le jeudi vers Oruro.

Gare d’Uyuni

Il existe dans chaque train trois classes différentes, la plus “luxueuse” étant la ejecutivo, mais qui correspond à une seconde classe dans un pays occidental, avec des sièges plus larges. Il faut aussi noter que tous les bagages doivent êtres remis avant le départ du train dans la voiture appropriée : en effet, une voiture est dédiée aux bagages et marchandises et à chaque arrêt, le personnel de la gare organise la remise et le dépôt des bagages des passagers.

Salar d’Uyuni

Le train le plus connu de Bolivie — qui est également le plus fréquenté par les touristes — est appelé le train de la mort, qui relie Santa Cruz (principale ville de l’est du pays) avec la frontière brésilienne : il s’agit du train de la mort, el tren de la muerte.

Ce train est célèbre pour traverser la jungle bolivienne et son nom aurait plusieurs origines. Ce train aurait servi à évacuer les personnes atteintes de la fièvre jaune et, à une certaine époque, le train était principalement destiné au transport de marchandises et les voyageurs qui souhaitaient l’emprunter étaient obligé de voyager sur le toit du train. Ces deux raisons ont contribué à un taux de mortalité élevé sur le trajet et donc à forger la légende de ce train. Aujourd’hui, il n’y a bien évidemment plus aucun danger à prendre ce train, même si les trains boliviens se balancent légèrement pendant le trajet, ce qui surprend, voire peut effrayer au début.

Laguna du Sud Lipez

Toutefois, je n’ai pas pu prendre ce train, m’étant rendu en Argentine et non pas au Brésil. J’ai donc effectué le trajet Uyuni — Villazon, qui se rend jusqu’à la frontière argentine et la ville de La Quiaca. A noter que si vous avez du change où quoi ce soit à faire, faites-le avant de passer en Argentine : s’il est impossible de changer la monnaie bolivienne en argentine, il n’y a de toute façon aucun bureau de change à La Quiaca (même à partir d’euros ou de dollars), et il y a de manière générale très peu de commerces et quelques hôtels.

Gare de Villazon à la frontière argentine

Argentine

Le système ferroviaire argentin est aujourd’hui en reconstruction : durant les années 70, de nombreuses lignes ont été abandonnée. Toutefois, depuis 2010, les gouvernements des régions entreprennent des travaux pour restaurer les gares — dont la plupart servent aujourd’hui de gare routière — et les rails.

Montagne aux sept couleurs dans la Quebraca

Il existe un certain nombre de lignes qui sont déjà (ou ont toujours été) fonctionnelles, notamment dans le centre du pays, mais je ne serais resté qu’au nord du pays, surtout dans la région de Salta où l’on trouve justement des programmes de rénovations.

Anciens rails de trains sur un trajet dont la restauration vient de commencer

Il est possible, à partir de Humahuaca, située au nord de Salta et à une heure de la frontière bolivienne, de se balader dans la Quebraca pour aller observer des curiosités géologiques telles que les montagnes aux sept couleurs ou des gravures Inca Hueva, situées à une trentaine de kilomètres de Humahuaca : il est possible de s’y rendre à pied en suivant pendant une partie du trajet des rails à l’abandon dont une portion située plus en sud est en cours de restauration, pour une réouverture prévue de la ligne en 2016.

Gravures Inca